Si vos dépenses de santé entraînent un reste à charge excessif, et pèsent sur votre budget, il peut être intéressant de vous renseigner sur la possibilité de souscrire une surcomplémentaire santé, parfois également appelée surmutuelle. Voici tout ce qu’il faut savoir pour prendre la bonne décision.

Qu’est-ce qu’une surcomplémentaire santé ?

Pour bien comprendre, faisons le point sur les trois niveaux de remboursement des dépenses de santé.

Le premier niveau est celui de la Sécurité Sociale. Elle est obligatoire pour tous, quelle que soit sa situation professionnelle. Elle permet un remboursement de base, sur les dépenses de santé élémentaires. Les remboursements de la Sécurité Sociale sont rapidement limités et permettent très rarement de couvrir l’intégralité des dépenses.

Le second niveau est celui de la Mutuelle individuelle ou collective, également appelée complémentaire santé. Elle permet le remboursement du ticket modérateur, c’est-à-dire la part que la Sécurité Sociale ne rembourse jamais, ainsi que certains dépassements d’honoraires, selon les contrats.

Depuis 2016, les entreprises du secteur privé sont dans l’obligation de proposer une mutuelle collective obligatoire à leurs salariés. Toutefois, les besoins de santé varient d’une personne à l’autre et les contrats choisis ne sont pas toujours satisfaisants pour tout le monde.

Enfin, le troisième et dernier niveau de remboursement est celui de la surcomplémentaire santé. Elle complète les remboursements de la Sécurité Sociale et de la mutuelle principale.

Quel est l’intérêt d’une telle offre ?

Son objectif est donc de réduire, voire de supprimer, le reste à charge de vos dépenses de santé. Elle est notamment intéressante pour les postes mal remboursés par la Sécurité Sociale et la mutuelle.

Ces postes sont, le plus souvent :

  • Les dépassements d’honoraires : lorsqu’un médecin facture un montant plus élevé que les tarifs conventionnels de la Sécurité Sociale. C’est souvent le cas dans les grandes villes, lorsque les médecins estiment que les tarifs de la Sécurité Sociale ne leur permettent pas de se rémunérer suffisamment, par exemple en raison du coût de l’immobilier de leur cabinet.
  • Les frais d’optiques : l’un des grands oubliés de la Sécurité Sociale, notamment pour les corrections complexes tels que les verres progressifs.
  • Les frais dentaires : le second grand oublié de la Sécurité Sociale, notamment pour les couronnes, les prothèses et l’orthodontie.
  • Les hospitalisations : un forfait journalier est facturé pour chaque nuit passée à l’hôpital. Il n’est jamais remboursé par la Sécurité Sociale, et pas toujours par la mutuelle. D’autres suppléments, comme les chambres individuelles peuvent être couverts.
  • Les médecines douces : la Sécurité Sociale ne reconnaît pas les médecines douces et la plupart des mutuelles ne les remboursent qu’en partie, ou à hauteur de quelques séances par an. Il s’agit par exemple de l’ostéopathie.

Quelles sont les démarches pour être remboursé par la surcomplémentaire santé ?

La grande majorité des professionnels de santé acceptent aujourd’hui la Carte Vitale, qui permet la télétransmission à la Sécurité Sociale de votre facture, et de ne pas avancer la part remboursée par la Sécurité Sociale.

La Sécurité Sociale transmet ensuite directement à la mutuelle principale le décompte, et la mutuelle se charge de rembourser son assuré automatiquement.

Pour la surcomplémentaire santé, l’assuré doit envoyer, par courrier ou par e-mail, le décompte de la Sécurité Sociale et de la mutuelle principale, afin que l’assureur calcule le montant à rembourser. Le versement est généralement effectué par virement bancaire, sous quelques jours.

Combien coûte une surcomplémentaire santé ?

Le tarif des offres d’assurance santé varie selon plusieurs critères :

  • L’âge de l’assuré : on considère que plus on avance en âge, plus les dépenses de santé peuvent être importantes, donc le coût augmente.
  • Les garanties souscrites : plus les postes et les niveaux de remboursements sont importants, plus le prix augmente.

On trouve des offres à partir de 40€ par mois, ce qui peut être assez vite rentabilisé.

Combien bien choisir son contrat ?

Vos habitudes en matière de santé

Consultez-vous régulièrement des professionnels qui pratiquent des dépassements d’honoraires ? Utilisez-vous les médecines douces ?

Faites ensuite le point sur vos fragilités, risques les plus importants, et éventuels projets. Avez-vous des problèmes de vue et notamment avec une correction importante ou complexe ? Avez-vous régulièrement mal au dos, ou des douleurs dentaires ? Faudra t’il dans les années ou mois à venir remplacer une de vos prothèses dentaires, ou envisagez-vous une grossesse ?

Répondre à ces questions vous permettra de faire le point sur les garanties indispensables dont vous avez besoin.

Sachez que les offres sont spécialisées, soit par type de profession comme par exemple pour les fonctionnaires, soit par besoin comme la surcomplémentaires dentaire et optique, ou encore les médecines douces.

Les niveaux de garanties

Enfin, comparez les niveaux de garanties et les tarifs pratiqués par plusieurs assureurs. En effet, vous n’êtes pas obligés de choisir votre assureur existant, et les tarifs peuvent considérablement varier de l’un à l’autre car les assureurs sont libres de pratiquer les prix qu’ils désirent. A garanties équivalentes, deux assureurs peuvent avoir des tarifs très différents.

Faite attention aux plafonds de remboursements et aux délais de carence. Ils peuvent faire significativement baisser les prix, mais vous mettre dans une situation délicate. Certains assureurs imposent un délai de carence allant jusqu’à douze mois, ce qui signifie que pendant les douze premiers mois, vous payez votre assurance mais vous ne pouvez percevoir aucun remboursement.

Comment résilier une surmutuelle ?

Il est possible de résilier une surcomplémentaire santé à l’issue de sa période d’engagement d’un an. Pour cela, il faudra envoyer un courrier en recommandé avec avis de réception à son assurance, deux mois avant la date anniversaire du contrat. Certains assureurs acceptent un courrier simple ou un e-mail, mais il faut s’en assurer avant dans les conditions de votre contrat, pour éviter les mauvaises surprises.

Dans certains cas, il est possible de résilier avant la fin de la période d’engagement. C’est le cas notamment si vous vous mariez, vous divorcez, vous déménagez, votre employeur ou nouvel employeur souscrit une mutuelle collective obligatoire.

Bon à savoir : votre assureur peut également résilier de son côté, en cas de défaut de paiement ou si il se rend compte que vous avez menti sur la déclaration initiale.

En conclusion, bien que facultative, ce 3e niveau d’assurance santé peut s’avérer utile pour ne pas voir ses factures s’envoler. Ce contrat d’assurance peut également couvrir les TNS, bien que la mutuelle Madelin offre bien souvent une couverture sur-mesure.